Santé

Sophrologie et neuroplasticité : comment la répétition réveille nos ressentis

Il arrive parfois qu’en séance de sophrologie, des personnes me confient :
« Je ne ressens rien… Est-ce normal ? »

Ce vécu peut surprendre, voire décourager. On s’attend souvent à éprouver immédiatement de la détente, du bien-être ou des émotions agréables.

Et quand ce n’est pas le cas, on peut croire que l’on « n’y arrive pas » ou que la sophrologie « ne marche pas sur moi ».
Rassurez-vous : ne rien ressentir, ce n’est pas un échec. C’est une étape possible du chemin, et elle a tout son sens.

L’anhédonie, ce vide des sensations
Ce que vous ressentez peut-être lié à ce qu’on appelle l’anhédonie : une difficulté, parfois même une impossibilité, à éprouver du plaisir ou de

l’intérêt dans les choses du quotidien.
Elle peut toucher les émotions, mais aussi les sensations corporelles.
Dans ce cas, le corps peut sembler comme « éteint », coupé de ses ressentis.
Et lorsqu’on pratique la sophrologie, on a parfois l’impression que… rien ne se passe.

Pourquoi c’est difficile
La sophrologie invite justement à écouter son corps, à accueillir ses sensations.
Alors, quand ce lien semble absent, cela peut être frustrant.
Mais il est important de se rappeler : cette absence de sensation est déjà une information. Elle décrit l’état du moment. Et cet état n’est pas figé.
La neuroplasticité, une capacité de transformation

Bonne nouvelle : notre cerveau est plastique.

Cela veut dire qu’il est capable de créer de nouvelles connexions, de renforcer des circuits endormis et de réapprendre.
Même si vous avez l’impression de ne rien sentir pendant un exercice, votre cerveau, lui, enregistre.
Chaque respiration consciente, chaque moment de pause, chaque pratique répétée laisse une trace.
Petit à petit, ces traces s’additionnent, comme de petites graines semées qui finissent par germer.

 

Comment la sophrologie aide à renouer avec les ressentis
• Régularité : pratiquer souvent, même peu de temps, permet de relancer le dialogue entre le corps et l’esprit.
• Patience et douceur : ne pas chercher un résultat immédiat, accueillir ce qui est là sans se juger.
• Petites choses : se reconnecter d’abord à des sensations simples et concrètes : la chaleur d’une main sur le ventre, la douceur d’un souffle d’air, le poids du corps sur une chaise.
• Confiance : même sans ressenti clair, la pratique agit. Comme une rivière souterraine, le travail intérieur avance, même si on ne le voit pas encore.

Ne rien ressentir en sophrologie n’est pas un blocage définitif. C’est une étape, parfois nécessaire, vers une reconnexion progressive avec soi-même.
Grâce à la répétition et à la merveilleuse capacité d’adaptation de notre cerveau, les sensations, les émotions et le plaisir peuvent revenir.
Dans ma pratique de sophrologue, j’ai vu des personnes commencer en disant :

« Je ne sens rien »…

et quelques semaines plus tard, découvrir une chaleur, un relâchement, une émotion douce.

La sophrologie est un chemin de patience et de confiance : chaque pratique compte, même si elle semble silencieuse.